04/09/2014
Une très spéciale campagne de sensibilisation contre Ebola vient d’être lancée à Kinshasa par l’association « Grand Equateur » que pilote l’ambassadeur humanitaire Abbé Bagaza autour duquel se retrouvent dans un sursaut de ralliement général ténors et autres forces vives de cette province
Au moment où le gouvernement de la RDC sollicite auprès de ses partenaires des aides évaluées à près de 10 millions de dollars US pour lutter contre la maladie à virus Ebola déclenchée pour la septième fois au pays dans l’épicentre du territoire de Boende cette fois, l’association « Grand Equateur » dans laquelle se retrouvent une majorité de compatriotes congolais ressortissants de cette province a explosé mercredi soir au Grand Hôtel Kinshasa pour lancer une campagne bien musclée de sensibilisation contre cette pandémie.
Préoccupation nationale au sommet de l’Etat
Comme à ses habitudes de grande vision des œuvres sociales qu’il ne cesse de mener, le ténor de « Grand Equateur » a frappé à toutes les portes pour obtenir une manifestation qui frappe un grand coup et on ne peut pas dire qu’il a tapé à côté. Il a choisi le cadre du Salon Congo du Grand Hôtel Kinshasa, un des plus sélects hauts lieux des spectacles de la capitale congolais pour tenir la cérémonie à l’ordre du jour. La qualité et le nombre des invités en a rajouté à l’éclat. La haute classe congolaise de tous les horizons s’y est présentée jusqu’à sortir l’intérêt de l’événement du niveau provincial pour l’élever carrément au niveau national. Du reste Ebola est devenu une préoccupation nationale dans la mesure où le président de la République en personne s’est impliqué à suivre la gestion de ce dossier.
Ainsi devant la crème politique et sociale du pays accourue à ces retrouvailles où des personnalités congolaises en vue tant de la majorité, de l’opposition, comme de la société civile, les organisateurs ont cristallisé l’attention autour de la riposte à opposer à Ebola en RDC. Les quatre orateurs intervenus à la tribune de la cérémonie ont circonscrit l’intérêt de l’événement.
Le bourgmestre de la commune de la Gombe venu représenter l’autorité urbaine s’est acquitté des protocolaires salutations et remerciements à la cohorte de plus d’un demi-millier de personnes ayant répondu à l’invitation. Mgr Dominique Bula Matadi représentant aussi le clergé catholique, notamment la conférence épiscopale provinciale de l’Equateur, a également remercié l’assistance pour l’intérêt porté au combat contre Ebola.
Le troisième orateur qui a fortement touché l’assistance aura été l’honorable Jacques Djoli, originaire de Djera le secteur foyer de la souche actuelle d’Ebola. Cet ancien vice-président de la CENI a eu les accents pathétiques pour toucher les cœurs de l’assistance amenés à compatir avec ses frères sinistrés et méritant d’être assistés par la communauté nationale.
Le gouverneur Moïse Katumbi révélé premier grand donateur
Le point d’orgue des communications du jour était finalement l’allocution de circonstance du maître d’œuvre de l’événement, ci-devant ténor n° 1 de « Grand Equateur », l’Abbé Bagaza ayant présenté le but poursuivi par la rencontre, en l’occurrence réunir des aides pour soutenir l’opération de la riposte à Ebola et pour soulager les compatriotes sinistrés.
L’appel a vite eu des résonnances dans les esprits jusqu’au-delà de la rencontre, avec, par exemple des grands donateurs qui se sont annoncés, tel le gouverneur de la province du Katanga, l’Honorable Moïse Katumbi qui a appelé pour annoncer son aide d’une bagatelle de 40.000 dollars US.
Miracle de rapprochement
Les autres dons importants signalés peuvent être présentés comme suit : outre celui du chef de l’administration de la province cuprifère, il a été réuni séance tenante quelque 47.250 dollars US, 280.000 Francs congolais, un chèque de 200.000 Francs congolais également.
Parmi les actions le plus prometteuses annoncées par l’initiateur et tête d’affiche de « Grand Equateur », il y a le lancement de la composition d’un Hymne dit anti-Ebola exécuté en Lingala, Français et Anglais et dont allaient être produit un million de disques à vendre au prix de 10 dollars US. De quoi récolter quelque 10 millions de dollars US. Ce chiffre comparé au 9 millions de dollars US que sollicite le gouvernement pour son opération de riposte à Ebola, il y a de quoi compter sur le marketing potentielle et réalisable dans toute la démarche poursuivie.
C’est finalement beaucoup d’espoirs que la sensibilisation lancée contre Ebola a suscité dans l’aréopage réuni des compatriotes sans les méfiances que les uns et les autres nourrissent du fait de leurs divergentes opinions politiques notamment. Rien n’était aussi admirable de remarquer que des membres de cabinet du président de la République ont pu côtoyer à ce cénacle leurs compatriotes des autres structures et institutions publique et privées. Y voir, par exemple un Vital Kamerhe ou une Wivine Moleka décrispés à quelques mètres l’un de l’autre pouvait être considéré comme un miracle du rapprochement que le sinistre d’Ebola peut produire. Il en allait de même du côtoiement entre tous les autres acteurs politiques aussi bien membres des Chambres du Parlement, du gouvernement, des religieux et religieuses également accourus autour de l’intérêt de la lutte à engager ensemble contre la fatalité d’Ebola. Tout cela était rendu dans le pertinent message de la pertinente adresse reprise ci-après de la vedette du jour, l’Abbé Bagaza.
Discours de l’Abbé Bagaza
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Représentant du Président du Sénat
Honorables
Députés et Sénateurs,
Excellence Mesdames et Monsieur les Membres du Gouvernement,
Excellences Mesdames et Messieurs les membres du corps Diplomatique
Représentant des Agences du Système des Nations Unies et des Organisations Internationales,
Mesdames et Messieurs les Membre des Assemblées provinciales,
Excellence Monsieur le Gouverneur de la ville Province,
Excellences Messeigneurs les Evêques,
Distingués invités tout rang de protocole respecté,
Monsieur le Bourgmestre de la Gombe,
« Le monde est en train de perdre la bataille contre la progression de l’épidémie d’Ebola qui frappe l’Afrique de l’Ouest ». C’est en ces termes que Madame Joanne Liu, Présidente des Médecins Sans Frontières, à exprimé hier devant la tribune des Nations-Unies, son ras-le-bol devant la multiplication des victimes du virus Ebola…
En notre qualité d’ambassadeur humanitaire, nous nous sentons profondément interpellé, surtout lorsque ce qui est à craindre frappe aux portes de notre pays en général et de notre province en particulier. « Le monde est en train de perdre la bataille ». Devrait-il en être ainsi pour notre cher et beau pays ? Certainement pas. Tant il est vrai que la RDC bat le record du contrôle de cette épidémie
Pour en être convaincu, il suffit de jeter un regard rétrospectif sur la politique et les techniciens sanitaires mis en œuvre par notre pays aux fins de venir à bout de ce sinistre depuis 1976 à Yambuku (Equateur), en passant par Tandala (Equateur) en 1977, Kikwit (Bandundu) en 1995, Luebo 1 (Kasaï Occidental) en 2007, Luebo 2 (Kasaï occidental) en 2008 avant de resurgir aujourd’hui à Boende (Equateur) en 2014.
Ainsi que le démontre ce tableau plusieurs fois macabre, les réapparitions du virus Ebola en Rdc en général et à l’Equateur en particulier ne fait que relancer le débat autour de ses enjeux et de notre capacité de l’extirper de façon définitive. Tout compte fait, face à cette épidémie réputée la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité, notre message en ce jour est simple et s’articule en deux points principaux.
Primo : il s’inscrit dans la droite ligne de l’accompagnement du plan de contingence initié par le gouvernement de la République. Aussi, devrons-nous tous, comme un seul homme, nous impliquer dans une mobilisation tous azimuts avec comme slogan désormais présent dans nos esprits et happé à nos lèvres comme un refrain : « Virus d’Ebola, nous te vaincrons ! » Dès lors, cette mobilisation requiert de nous et par voie de conséquence un comportement responsable...
En effet, Ebola n’ayant pas de frontières, il est d’intérêt humanitaire que nous exigeons de l’OMS et de tous les Etats du monde en engagement ferme pour mettre rapidement sur pieds un programme de lutte contre l’épidémie. Il résulte que notre pays, la République Démocratique du Congo, qui en est le plus touché doit se sentir concerné au plus haut point.
Un tel sens de responsabilité doublé de prise de conscience ne peut que conduire les Assemblées aussi bien nationales que provinciales à faire émarger ce programme de leurs budgets respectifs dans un bref délai.
Secundo : c’est pour attirer l’attention sur les conséquences des effets collatéraux et mesures d’accompagnement du plan de contingence. En effet, l’isolement de Djera, localité en appendice à Boende, chef-lieu et porte d’entrée du District de la Tshuapa, celui-ci voisin d’autres Districts de la province de l’Equateur, de la Province Orientale et du Kasaï Occidental, n’est pas sans conséquence sur les contrées précitées.
En sus, la province de l’Equateur, réputée la plus pauvre du pays avec un taux de pauvreté estimé à plus de 94%, ne pourra pas toute seule, faire face à un besoin urgent en vivres et non vivres pendant tout le temps de contingence, de soudure et avant la reprise normale des activités des institutions du pays. Voilà pourquoi un effort de solidarité doit s’inscrire parmi nos priorités immédiates, surtout lorsque l’on sait que la chasse interdite jusqu’à nouvel ordre, constitue la principale source d’alimentation en protéines animales et l’une des plus précieuses sources d’activités génératrices de revenus.
Honorable Présidente de l’Assemblé Nationale,
Monsieur le Représentant du Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Excellence Mesdames et Monsieur les membres du Gouvernement,
Excellence Mesdames et Messieurs les membres du Corps Diplomatique,
Représentant des Agences du Système des Nations Unies et des Organisations Internationales,
Mesdames et Messieurs les Membre des Assemblées provinciales,
Excellence Monsieur le Gouverneur de la ville Province,
Excellences Messeigneurs les Evêques,
Distingués invités tout rang de protocole respecté,
Monsieur le Bourgmestre de la Gombe,
Vous aurez ainsi compris les sens de cette campagne anti-virus d’Ebola et de solidarité en faveur de ses victimes.
« A tout seigneur tout honneur », dit-on. En effet, nous saluons la contribution de la presse qui a répondu massivement à l’invitation pour immortaliser cette soirée. L’Occasion faisant le larron, il revient donc à la même presse en tant que quatrième pouvoir et leader dans la communication, de jouer pleinement son rôle dans la sensibilisation des masses et la mobilisation des forces vives pour bouter hors de nos murs la plus dangereuse épidémie que l’humanité ait connue conformément au plan de contingence et ceux qui s’en suivront.
Que Dieu bénisse tous les efforts de lutte contre le Virus d’Ebola et que l’esprit de vie l’emporte sur celui de la mort !
Daniel Nzuzi/MMC
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