Congo Indépendant
15/07/2014
Texte signé par Wina Lokondo
Louis-Alphonse Koyagialo Ngbase te Gerengbo
Il est dit – les contemporains de l’homme de Cro-Magnon comme ceux de Barack Obama (nous) devraient l’avoir compris – et on ne cessera de le dire : la santé n’a pas de prix. Chose la plus précieuse qui soit, sa valeur est inestimable. Elle prime ainsi en importance sur tout. Et c’est justement pour ne pas abîmer leur santé, pour ne pas précipiter la décrépitude de leurs corps que le Premier ministre congolais Antoine Gizenga, le pape Benoît XVI, le roi Albert II de Belgique et, tout récemment, le roi Juan Carlos d’Espagne – pour ne citer qu’eux, la liste, dans l’Histoire, d’illustres démissionnaires étant longue – ont décidé, chacun à sa manière, de renoncer à leurs prestigieuses charges.
Mbandaka. Correspondance.
Son état de santé suscite naturellement des légitimes interrogations : dispose-t-il toujours de toutes ses aptitudes intellectuelles ? Est-il encore capable de fournir de gros efforts physiques ? Pourra-t-il continuer d’exercer les fonctions de gouverneur de province avec ce que cette haute charge comporte de lourd travail administratif, d’obligation d’itinérance, de tiraillements politiques et d’arbitrages quotidiens exigeant une permanente activité de persuasion et, donc, de concentration intellectuelle maximale ?
Les réponses à ces questions doivent être données par son médecin traitant et par Louis Koyagialo lui-même. Les deux seuls ? Oui, dira-t-on, secret médical oblige. Mais l’état de santé d’un gestionnaire « public » devrait-il rester (longtemps) secret et dans la sphère « privée », même lorsqu’il hypothèque le fonctionnement normal de toute une province ? Cette dernière doit-elle rester dans l’incertitude, le provisoire, dans un long intérim ? Intérim qui l’a plongée dans le désordre politique et juridique actuel (inutilement créé par le vice-gouverneur Sébastien Impeto et aggravé par son inintelligence politique, son incompétence managériale et sa déloyauté à son titulaire malade) dont se plaignent unanimement les Equatoriens, excepté une minorité de membres du gouvernement provincial et quelques véreux personnages à Kinshasa qui tirent profit de l’imbroglio.
A l’impossible nul n’est tenu. Si, vraiment, il s’avère, de certitude médicale, que le gouverneur Koyagialo ne pourra plus servir sa province avec l’efficacité et la lucidité nécessaires, sa démission (volontaire ou suggérée) s’impose. Urgemment. Sa famille et ses connaissances au nombre desquelles se compte le rédacteur de ces lignes – qui entretient avec lui, depuis une dizaine d’années, une relation personnelle (non politique) empreinte de grande estime réciproque – devraient tous le souhaiter. Vouloir coûte que coûte, de la part de certains de ses proches, que Louis Koyagialo reprenne du service, au détriment de sa santé, afin de continuer à profiter politiquement ou matériellement de sa fonction est, il faut le dire, inhumain, immoral, indécent, cruel. La charge de gouverneur ne doit pas abréger la vie de cette personne sage, pondérée et intelligente. Tous ceux qui l’aiment doivent tenir à le voir longtemps vivant près d’eux et à continuer à lui faire bénéficier de leur affection.
Tombé malade en plein exercice de sa fonction à la tête de la province de l’Equateur, les autorités provinciales sont appelées à lui octroyer une conséquente et digne indemnité de sortie et à s’engager, par une formule à convenir, à prendre en charge ses soins médicaux pendant une période déterminée. Une sollicitude particulière de la part de sa famille politique - qui détient tous les leviers de la vie (politique et économique) nationale - serait également la bienvenue, en sa faveur.
La démission officielle de Koyagialo entraînera ipso facto la démission de son gouvernement. L’élection d’un nouveau gouverneur devra alors être organisée. Echéance que la majorité des habitants et des ressortissants de l’Equateur souhaitent ardemment voir vite arriver, la confusion, l’incurie et la saignée financière actuelles ne devant pas continuer longtemps. L’Equateur tourne en rond, fait du surplace depuis des années suite à un perpétuel manque de leadership crédible, désintéressé, éclairé et efficace. Triste. La province doit être sauvée et bien dirigée. Il y a nécessité et urgence.
Wina Lokondo
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