************ QUI AURAIT SOUVENIR D'UN MAGASIN MAMPEZA A COQUILHATVILLE ? IL ETAIT TENU PAR UNE FAMILLE PORTUGAISE ! PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be MERCI. ************ QUI AURAIT CONNU DANS LA PROVINCE DE L'EQUATEUR , FIN DES ANNEES 1940 ET JUSQUE 1960, DENIS GOUVRIER, AGRONOME. IL AURAIT TRAVAILLE PRINCIPALEMENT A MONKOTO, BOENDE ET PEUT-ETRE DANS LA REGION DE COQUILHATVILLE. PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be. MERCI. ************

dimanche 10 mars 2013

Soeur Agatha, Institutrice de 1ère, 2ème et 3ème année primaires de 1942 à 1960 à l’école « Métropolitaine pour européens » à Basankusu.

Toutes et tous, nous nous en souvenons …du plus calme au plus turbulent d’entre nous… 

Nous nous souvenons tout spécialement

... de sa règle qui assénait de grands coups secs et violents sur nos mains lorsque nous étions trop turbulentes et turbulents au gré de Sœur « Rrragatha » comme nous l’appelions entre nous

... et aussi de ses doigts qui aimaient torturer les oreilles des plus malicieux et arsouilles de la classe. Et il y en avait bien sûr quelques uns … 

Beaucoup d’entre nous ont poussés un ouf de soulagement à leur arrivée en 4ème année, tout d’abord auprès de Sœur Marie-Grégoire, et ensuite de Soeur Marie-Félicie. 

Lors de la consultation des archives de la Congrégation Onze Lieve Vrouw ten Bunderen à Leuven (au Kadoc), j’ai trouvé un texte, paru dans la revue « De Ster » et écrit lors du décès de Soeur Agatha en mars 1979. 

Etonnant ! 


Ce texte, en néerlandais, relate la vie de cette religieuse. 

En voici la traduction : 

Agnès D’Hont est née à Beernem le 12 février 1908. 
Après quelques années passées dans l’enseignement, elle entre en religion, en 1933, dans la Congrégation des Sœurs Notre-Dame ten Bunderen à Moorslede. 
Elle fut missionnaire durant 27 ans au Congo Belge. 
A son retour en Belgique, elle réintègra l’enseignement. 
Les sept dernières années de son activité, elle les consacra à l’administration de la « Croix Jaune et Blanche » à Knokke. 

Sœur Agatha est partie pour Basankusu en 1937 accompagnée de deux autres religieuses (Sœur Marie-Grégoire et Sœur Bonifacia). 
Nous pouvons lire dans la revue « De Ster » (1937 n° 37, p. 10) : 
« Le Thysville a pris à son bord, lors de son départ d’Anvers le 30 juillet 1937, trois missionnaires. Elles sont arrivées saines et sauves le 16 août à Lobito. Le 31 août, elles atteignaient Mampoko (une Mission ten Bunderen) et le lendemain arrivaient enfin à Basankusu ».
Ce poste missionnaire est situé à 1° nord au-dessus de la ligne de l’équateur ; un endroit très chaud et très moite. 
Souvent, de bon matin, Sœur Agatha se rend à l’hôpital, à la léproserie de Bakunu et à la consultation des nourrissons. Mais sa principale activité est, bien entendu, l’instruction des enfants indigènes. 
Dès novembre 1937, Mère Marie-Jeanne, Supérieure de la Mission de Basankusu, écrivait : 
« Les classes fonctionnent bien, des plus grandes aux plus petites. Sur les petites plaisanteries qui se passent dans la classe de Sœur Agatha, nous pourrions nous étendre longuement mais cela nous mènerait trop loin … Grâce à elle, l’atmosphère de sa classe est très bonne. Et partout ailleurs aussi …». 
A la fin de l’année, Mère Marie-Jeanne écrivait, avec joie, que Soeur Agatha 
« était en bonne voie de maîtriser la langue ». 
Et l’espoir fut confirmé. Très rapidement, elle fut promue pour enseigner le Lomongo (langue parlée par les indigènes entre eux) aux autres religieuses. 
L’enseignement aux enfants congolais était la principale oeuvre de son apostolat missionnaire et par son contact privilégié avec eux et leurs parents, elle a pu parfaire sa connaissance du Lomomgo. 

En 1940, avec le début de la seconde guerre mondiale, les coloniaux eurent de grandes difficultés à faire suivre un enseignement scolaire à leurs enfants. Il n’était plus possible d’envoyer ceux-ci en Belgique et Kinshasa était trop loin du centre du Congo. 
Plusieurs blancs vinrent supplier la supérieure d’ouvrir une école pour leurs enfants. Cela fut fait, et l’école fut rapidement fréquentée par des élèves belges, espagnols, portugais et italiens. 

1943-1945 ? De gauche à droite Soeur Bonifacia,
Soeur Marie-Grégoire et Soeur Agatha.
et ...
Si vous vous reconnaissez, reconnaissez votre Maman ou
votre grand-mère, merci de me le communiquer.
Cliquez sur la phot pour l'agrandir.
Dans cette « école métropolitaine », le français était la langue officielle. Et comme Soeur Agatha était « maîtresse » de français, elle fut désignée, à partir de 1942, pour y enseigner. 
Elle le fit avec talent et dévouement et était aussi aimée des élèves que des parents. 

Hélas ! En 1948, Soeur Agatha est épuisée ! Nous pouvons lire dans la revue « Sterre » (1948 n° 43, p. «36) : 
« La nuit du 3 au 4 juin, Fête du Sacré-Cœur, est bien triste. Notre chère Soeur Agatha est subitement très malade. Elle vient juste d’écrire à Moorslede : cela fait 10 ans que je travaille ici, et je demande à Notre Seigneur de pouvoir encore y rester deux fois plus longtemps » ! 
Merci Mon Dieu ! Après quelques semaines, son cœur reprend un rythme normal et le danger semble écarté. Elle peut reprendre, peu à peu, ses activités. 

En 1960, lors de la déclaration de l’indépendance du Congo, beaucoup de coloniaux belges quittent et l’exode gagne aussi bon nombre d’élèves de nationalité étrangère. 
L’Ecole Métropolitaine est alors accessible aux enfants congolais. Cette école est fermée définitivement en 1963. 
Sœur Agatha est transférée à l’Ecole pour Monitrices Congolaises (délivrant des diplômes équivalant au grade d’institutrices). 
Cet enseignement fut durant 27 ans sa tâche principale. 
Mais, elle eut d’importantes activités annexes par lesquelles elle put mettre en valeur ses talents innés au service de la Mission. 
Elle cousait vite et très bien. Elle a fabriqué des uniformes pour environ 200 élèves internes de Basa et raccommodé des centaines d’habits. Elle cousait aussi pour la chapelle du couvent et encore plus souvent pour la cathédrale. Du plus petit napperon recouvrant le calice, aux plus belles décorations ornant les chasubles et les manteaux portés dans le chœur, tout était réalisé avec le même soin. 
Elle assumait la charge de sacristine, pas seulement pour la chapelle du couvent mais aussi à la cathédrale de Basankusu, sous la direction de Mgr Wantenaar et de Mgr Van Kester. 
A la cathédrale, elle était aidée dans son travail par Pierre Impemo, de Bongandu, marié à Maria Ndjoku aussi originaire de Bongandu. Maria est une des premières élèves de la crèche de Basankusu. Ils sont tous deux très attachés et dévoués envers les Religieuses. Pierre, aux dires de Soeur Agatha, fut un très bon « marguillier ». Elle lui apprit la cuisson des hosties. Dans le potager, sur quatre piliers, il y avait un four recouvert d’un toit en n'dele, c’était l’atelier de Pierre, le boulanger des hosties. 

1964, l’année la plus triste pour la Mission. 
Sœur Agatha fut encore malade en 1951 et en 1958 et fit chaque fois un séjour de deux mois en Belgique.  Le 2 juillet 1964, elle prit l’avion à Basa et le 5 juillet elle débarqua à Zaventem, pour – cela était programmé – deux mois de repos. 
« Les hommes prévoient, Dieu dispose ! » 
Ce fut la fin imprévue de la vie de missionnaire de Sœur Agatha. 
Les dérèglements au Congo contraignirent à la prudence. Le 8 septembre, eut lieu l’évacuation de nos religieuses vers la Belgique. Seulement quatre religieuses belges et deux religieuses congolaises restèrent à Basankusu. Quand le calme revint, les plus jeunes des religieuses retournèrent auprès de leur peuple congolais bien-aimé. Sœur Agatha resta définitivement en Belgique. 

Sœur Agatha poursuivit, à Knokke, son activité dans l’enseignement et se dévoua entièrement à la     « Croix-Jaune et Blanche ». 

Pour être une bonne missionnaire, il faut d’abord être une bonne religieuse, croire en la justice divine, être détachée de tout ce qui ne mène pas vers Lui, être jour et nuit au service des autres. 

Ainsi était Sœur Agatha. Ainsi est-elle restée jusqu'au bout. 
Elle accepta les douleurs de ses derniers jours avec courage, en pleine conscience et en totale communion avec notre Seigneur. 

Elle rendit son âme à Dieu, le 14 mars 1979 à Knokke-Heist. 
Elle repose en paix. 

L’aurions-nous méconnue ?

2 commentaires:

  1. Bjr,

    j'ai été l'élève de Soeur Agatha( 1ère année primaire). A vous lire, j'ai la confirmation que j'ignorais bcp de choses à son sujet. Par contre j'ai bien des souvenirs de son coup de règle.

    RépondreSupprimer
  2. Eh oui comme beaucoup d'entre nous. Et les oreilles !!!
    Merci pour votre témoignage.
    Dommage qu'il soit anonyme.

    RépondreSupprimer