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jeudi 7 mars 2013

Rue des voleurs

de Mathias Enard

aux Editions Actes Sud

Lu pour vous sur Le Figaro Culture

Au moment du printemps arabe, deux pieds nickelés quittent Tanger pour Barcelone, symbole à leurs yeux d'une Europe libre et fortunée. 

Osons un rapprochement rapide: ce nouveau roman de Mathias Enard a des airs d'Attrape-cœurs par la forme et d'un récit du grand écrivain arabe Naguib Mahfouz pour le fond. 
Le jeune Lakhdar n'est pas si éloigné du petit Holden Caulfield, même s'il est plus âgé (18 ans au début de l'histoire), il a le même âge mental et les mêmes rêves. 

Dans la première partie du livre, Lakhdar, qui vit à Tanger, est chassé de chez lui parce qu'il a couché avec sa cousine (pas parce que c'est sa cousine, mais parce qu'il a couché). S'ensuit alors une sorte de road movie qui part de Tanger et le conduit à Barcelone où se trouve la rue des voleurs, une sorte de cour des Miracles et de rendez-vous du quart-monde.


L'histoire se déroule lors du printemps arabe. 
Lakhdar, amateur de polars et de classiques arabes dans lesquels il apprend la vie, est accompagné de son copain Bassam, esprit simple. Deux Pieds Nickelés, en vérité. Deux dépossédés de tout, et surtout d'avenir. Deux paumés qui rêvent de filles et de fortune qu'ils pensent trouver en Europe quand ils sont incapables d'adresser la parole à une jeune femme sans détacher leurs yeux du décolleté - surtout Bassam (la scène de rencontre avec deux étudiantes espagnoles est un moment d'anthologie). 
Très vite, les deux losers prennent un chemin différent, et le roman prend une tournure moins légère, plus tragique. 
D'ailleurs, la voix de Lakhdar évolue comme son langage qui devient plus profond, plus sage. Il faut dire qu'il croise toutes les misères du monde, notamment ce senior Cruz, ramasseur de cadavres - entre ce Cruz et le Kurz de Conrad, il y a comme un air de famille. 

Le mirage de l'exil 
Ce n'est pas la première fois qu'un écrivain se penche sur le destin de jeunes Arabes qui prennent en pleine figure le mirage de l'exil. 
Dans "Partir", Tahar Ben Jelloun avait très bien décrit ce mal-être des jeunes Tangérois qui, tous les jours, se retrouvent au café Hafa d'où l'on peut apercevoir l'Espagne (un café décrit par Enard aussi). 
Le rêve à portée des yeux. L'un deux, avec le soutien d'un Espagnol, tente de rejoindre cette promesse de paradis. 
Comme Lakhdar avec la jolie Judit, étudiante barcelonaise. Le Marocain rêve de liberté, même si ses actes l'amènent à soutenir des islamistes. L'Espagnole devient une indignée au point d'en être malade. Ce qui charme dans "Rue des voleurs", c'est sa langue et sa verve, son sens du récit et ses références à la littérature et à la poésie. Enard est un fabuleux conteur. 

Biographie de Mathias Enard :
Lu sur Evene.fr

Spécialiste des cultures et des langues arabe et persane, docteur au CNRS et traducteur, Mathias Énard est l’auteur de plusieurs romans parus en France et en Espagne, où il est installé.

Parmi ses ouvrages, "La Perfection du tir", ou "Remonter l’Orénoque", c’est avec "Zone" en 2008 que l’écrivain se fait remarquer. Cette fresque de 500 pages constituée d’une seule phrase, s’inspire de ses voyages autour de la Méditerranée pour évoquer les guerres d’hier et d’aujourd’hui. L’ouvrage reçoit le Prix Décembre et le Prix du Livre Inter 2009.

Son dernier roman en date, "Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants", est récompensé en 2010 par le Prix Goncourt des lycéens.

Lecteur de Joyce et de Céline, Mathias Énard partage avec ces influences l’érudition et le goût de l’épopée moderne.

En 2012, il créé les éditions d'estampes Scrawitch et publie Rue des voleurs (Actes Sud), qui reçoit le prix Liste Goncourt/Choix de l'Orient.

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