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jeudi 4 décembre 2014

La conscience du peuple noir de Steve Biko

LE MONDE
03/12/2014
Par Catherine Simon

Il aura fallu trente-six ans pour que les écrits de Steve Biko, intellectuel et militant sud-africain, battu à mort par la police, à l’âge de 31 ans, le 12 septembre 1977, soient enfin traduits en français – grâce aux Editions Amsterdam. Ces textes, d’une intelligence politique étonnante, malgré des silences (sur les femmes, notamment) et certaines postures qui, avec le recul, peuvent paraître naïves, résonnent singulièrement alors qu’à Ferguson, aux Etats-Unis, les braises de la colère sont loin d’être éteintes et que la répression meurtrière menée en Afrique du Sud contre le mouvement de grève des mineurs de Marikana est encore dans toutes les mémoires. 

D’une violente actualité, la question des races et du racisme, comme celle de l’injustice et de l’exploitation, sont ici analysées, avec une rare finesse, par celui qui fut, dès les années 1960, l’idéologue et le porte-parole du Mouvement de la conscience noire – banni par le régime d’apartheid.

Ce mouvement, qui aura une grande influence parmi les étudiants, se définit « comme un état d’esprit et un mode de vie », souligne Steve Biko. 
« En cherchant à fuir ce qu’ils sont et à imiter l’homme blanc », les Noirs « insultent l’intelligence de celui qui les a créés noirs », ajoute-t-il. 
Pour l’ancien élève du lycée catholique de Mariannhill, croire en Dieu est chose naturelle. Il se prononcera, plus tard, en faveur d’une « théologie noire », en rupture avec les « fausses valeurs de la société blanche » et de leurs missionnaires. C’est d’ailleurs un prêtre anglican noir, Aelred Stubbs, qui rassemblera et publiera, en 1978, les écrits de Biko, sous le titre I Write What I Like (Bowerdean Press)… 

Un « cri positif » 
S’opposant au système de peur et d’oppression qu’incarne le régime de ségrégation raciale sud-africain, le Mouvement de la conscience noire se veut un « cri positif », exprimant la « fierté » et la « détermination » des Noirs à « se soulever collectivement pour réussir à se réaliser en tant que personnes », précise Steve Biko, dans un article du début des années 1970. « Nous leur offrons [aux hommes noirs] une sorte de psychothérapie qui leur permet de passer d’une société vaincue à une société pleine d’espoir », dit-il, en mai 1976, lors d’un procès de militants antiapartheid, où il est cité comme témoin. 

C’est à travers le syndicalisme étudiant que Steve Biko, né en 1946, avait fait ses premiers pas d’homme d’action et de réflexion. Dès cette époque, il comprend et théorise la nécessité pour les Noirs de se regrouper en tant que tels, de refuser la« mixité » que prône la « clique des bonnes âmes » blanches. L’analyse des bantoustans, du rapport à la langue anglaise ou du système d’éducation, reste, près de quarante ans plus tard, d’une remarquable acuité. 

Trop vite réduit au rang d’icône, Steve Biko fut d’abord et surtout un intellectuel parmi les plus brillants de son temps. A lire d’urgence… 

Catherine Simon 
Journaliste au Monde 

Conscience noire, écrits d’Afrique du Sud, 1969-1977 [I write what I like] de Steve Biko,
traduction de Natacha Filippi avec la collaboration d’Emmanuel Delgado-Hoch,
Editions Amsterdam, 

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