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samedi 18 janvier 2014

Angélique Kidjo, l'Afrique et l'orchestre

LE MONDE
17.01.2014
Par Véronique Mortaigne (Luxembourg, envoyée spéciale)

J'y étais et je peux vous dire que ce fut une soirée merveilleuse !
J.M.

Angélique Kidjo à New York, le 19 septembre 2013. AFP/Dave Kotinsky


La veille de la création, vendredi 17 janvier, d'une nouvelle œuvre ancrée dans la mythologie du golfe de Guinée, le compositeur américain Philip Glass supervisait d'émouvantes répétitions à la Philharmonie de Luxembourg. La salle, dotée d'une exceptionnelle acoustique, fait face à la Cour de justice de l'Union européenne, dans le quartier Europe, celui des affaires et des institutions. L'orchestre est dirigé par Jonathan Stockhammer, jeune chef enthousiaste, très swing, et le personnage central, dans le rôle de la voix, en est la Béninoise Angélique Kidjo

C'est elle qui a écrit, en yorouba, les trois poèmes que le célèbre compositeur américain, Philip Glass, a mis en musique, d'après leur transcription phonétique, explorant les interstices indéfinis, les humeurs cycliques des divinités africaines, omniprésentes et vagabondes.

Métaphoriquement, la musique dite répétitive de Philip Glass s'apparente à Oxumaré, le serpent arc-en-ciel qui se mord la queue et parvient ainsi à soutenir le monde, tel Atlas. Et à Iémanja, qui, battue par son mari, se liquéfie de colère et coule jusqu'à la mer, dont elle devient la divinité. En couvrant le phrasé yorouba d'une fine pellicule musicale, enroulée, enveloppante, les violons, timbales, violoncelles, flûtes et hautbois habillent d'un velours lancinant les hauts faits d'Olodumaré, le Dieu suprême, et de ses créatures. Olodumaré, s'intéressant peu à la création du monde, avait délégué cette tâche à Obatala et Odudua, partis en mission avec un sac de poudre noire et un coq. Le sac se renverse, en naît une île, le coq gratte, et les continents surgissent. 

Le trafic esclavagiste, un crime contre l'humanité encore peu réparé selon Angélique Kidjo, a tressé un écheveau de concordances, culturelles, musicales, religieuses. « Je me suis rapproché de ces religions en allant passer du temps au Brésil, parce que je fuyais l'hiver new-yorkais, trop froid, insupportable », explique Philip Glass, qui aura 77 ans le 31 janvier. 

« ELLE PORTE EN ELLE L'AFRIQUE » 
Angélique Kidjo, chanteuse pop, chanteuse africaine, installée à New York depuis quinze ans, a écrit ces poèmes après avoir vu l'exposition Royaume d'Ifè au British Museum en 2010. Elle en a parlé à son ami Philip Glass. 
« Elle porte en elle l'Afrique, explique ce dernier, c'est évident, mais elle vit dans un contexte totalement contemporain. C'est une voix exceptionnelle, pas sur le registre de l'opéra, mais sur celui de Billie Holiday, émotionnelle. » 
Il y a une quinzaine d'années, leurs chemins se croisent. Elle chante à Carnegie Hall, pour l'un de ces concerts destiné à récolter des fonds, notamment pour le Tibet qu'il a découvert après sa rencontre en 1964 avec le sitariste indien Ravi Shankar, l'un de ses maîtres. A la sortie de son album Oremi, en 1998, elle fait un show case (un petit concert de présentation). Surprise des invités : Philip Glass, compositeur d'opéra, père du « minimalisme » américain, est au piano. 

En 2011, Angélique Kidjo avait été invitée à créer un récital de ses chansons avec l'Orchestre philharmonique de Luxembourg, alors dirigé par Gast Waltzing. Bien décidée à renouveler l'expérience du mariage de l'Afrique et du grand orchestre, la Philharmonie a passé commande à Philip Glass. « J'ai décidé de composer une pièce africaine, avec mon langage contemporain – je ne dirais pas mondialiste !, poursuit Philip Glass. J'ai travaillé sur les rythmes. Sa voix est un instrument, vous entendez la texture. Elle se fond dans l'orchestre. Elle ne l'avait jamais fait avant, mais je savais qu'elle était très intelligente. » 

« IL FAUT FAIRE UN EFFORT, IL FAUT FAIRE UN EFFORT… » 
Les commandes ne sont pas sans déplaire à Philip Glass. Le chef-d'œuvre qu'il a créé, en 1976, au Festival d'Avignon avec Bob Wilson, Einstein on the Beach, qui vient d'être rejoué à Paris, en était une, « un cadeau de Michel Guy », alors secrétaire d'Etat à la culture, puis directeur du Festival d'Automne. 
« J'étais début janvier au Théâtre du Châtelet, avec plaisir, mais mon intérêt en ce moment va bien davantage à cette création avec Angélique Kidjo. » Pourquoi ? « Parce que c'est nouveau. Depuis Einstein on the Beach j'ai développé ma stratégie sans dévier : composer avec des musiciens d'autres pays, indiens, chinois, australiens, africains… A chaque fois, il a fallu nous trouver une place à part, une manière de jouer ensemble, ce qui me forçait à changer de langage musical. Et je suis devenu accro. J'apprends, je change et c'est à chaque fois du travail, mais j'entends la voix de ma professeure française, Mademoiselle Boulanger, qui me répète comme un mantra : “Il faut faire un effort, il faut faire un effort…” » 
Enjouée, anxieuse, militante toujours, Angélique Kidjo a forcé Philip Glass à s'étirer en voyelles, à déplacer ses accents toniques. Il l'a mise à la torture en alternant les mesures, 5/4, 6/4, sur le troisième chant. Concentrée, elle a trouvé une parade, chantonnant en elle-même quelques mesures de Take Five, de Dave Brubeck, pour ne pas perdre la cadence, dit-elle.



L'OPL (Orchestre Philarmonique de Luxembourg) a participé à l'enregistrement du dernier album d'Angélique Kidjo avec la chanson "Awalole".  Cet album, le premier d'Angélique Kidjo, "Eve" porte le nom de la "mère de tous les hommes" en hommage à la propre mère de l'artiste.
Cet album sera chez les disquaires probablement fin janvier 2014.

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