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lundi 3 juin 2013

Manu Dibango a fêté ses 80 ans à la Mairie de Paris

RFI
22/05/2013

© A.L. Lemancel Manu Dibango 22/05/2013

Le mythique musicien camerounais Manu Dibango fêtait hier soir, mardi 21 mai, ses 80 ans dans la Salle des Fêtes de l’Hôtel de Ville de Paris, au fil d’un concert enlevé. Une soirée qui a fait rimer groove ensoleillé, jazz et musique africaine, avec les honneurs rendus au créateur de Soul Makossa.




Récit.
Des lustres étincelants, des peintures monumentales, des statues, des dorures, des moulures, une enfilade de miroirs, des voûtes, des arcades, la devise républicaine "liberté, égalité, fraternité" en lettres d’or … Dans ce décor fastueux, rebondissent les sonorités d’un saxophone éclatant, rutilant, et le groove d’autres continents : le rythme de l’Afrique, le swing jazzistique…

Dans la majestueuse Salle des Fêtes de l’Hôtel de Ville de Paris, le mythique musicien camerounais Manu Dibango, grand monsieur de la sono mondiale, célèbre en musique, avec les musiciens de son Soul Makossa Gang, dix sur scène au total, ses 80 ans (le 12 décembre prochain en réalité).

Entre Beaujolais et vin de Palme 
L’initiative de ce concert exceptionnel revient au Festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés (13e édition, 16 mai-3 juin). Frédéric Charbaut, son directeur artistique et créateur, explique : "Manu a joué à deux reprises pour nous, dont une année sous les ors de la République dans un très beau salon du Sénat. Pour ses 80 ans, nous avons voulu offrir à cette icône, ce musicien-passerelle entre Afrique et occident, un formidable écrin". 

Gratuite, mais sur invitation, la manifestation a ravi les oreilles de plus de 600 chanceux. Parmi le public, au premier rang, un monsieur opine du chef en rythme : il s’agit de S. E. M. Mbella Mbella, ambassadeur du Cameroun en France, venu honorer son compatriote.

Peu avant la prestation, M. Bruno Julliard, adjoint au maire chargé de la Culture, annonçait, sur scène, la remise en septembre prochain, de la Médaille de la Ville de Paris à Manu Dibango, qui ne cache pas, à l’issue du concert, sa fierté. "C’est un privilège, un honneur ! Et quel bonheur de jouer dans ce lieu habité, de greffer sa musique, deux heures durant, à sa magistrale histoire. Comme disait Joséphine Baker : 'j’ai deux amours : mon pays et Paris'. En d’autres termes, j’hésite entre le Beaujolais et le vin de palme !". Et son rire tonitruant, véritable signature, de résonner longtemps sur sa blague…


La vie continue 

Car Dibango ne saurait trop se laisser bercer par les distinctions. Comme la plupart des grands, asservis à leur art, il préfère jouer. Et quitte à souffler, ce sera dans un sax’, plutôt que sur des bougies. Ses 80 ans ? "C’est l’industrie qui me les souhaite. Je n’y pense même pas. Le poids des années pèse assez pour se faire oublier. A un moment, on devient 'sans âge'. On a juste la chance d’être là, de continuer. C’est un chemin de 80 ans, forgé, au quotidien, de chansons, d’aventures et de beaucoup d’histoires…".

Pas à pas, la vie continue. 
Le souffle, les notes et les rythmes aussi. Sur les planches, ce soir-là, Manu l’éternel jeune homme, Manu au vibraphone, Manu au clavier, Manu au sax’, Manu l’ambianceur, prolonge la musique et l’ivresse, se livre avec ses acolytes, à des sessions d’improvisations ininterrompues, où s’invitent en toute liberté le funk, le free jazz, les influences africaines, sans barrière de style, mais avec un véritable sens de l’orchestration et du groove.

Le complice Cheick Tidiane Seck
A cette fête, ce feu d’artifice musical, se joint bientôt un copain, un compagnon, un collègue de route, le multi-instrumentiste malien Cheick Tidiane Seck qui galvanise la formation de virtuoses digressions à l’orgue Hammond.

© A. L Lemancel Manu Dibango et Cheick Tidiane Seck 

Peu avant le concert, le "black bouddha", présent sur huit dates de la future tournée du Camerounais, confiait sur Dibango : "Il est le doyen, l’un des premiers à avoir exporté la culture africaine sur la mappemonde, l’un des premiers à avoir lancé à l’universel les échos de la musique africaine moderne… Alors que les Africains, jamais pris au sérieux, se cantonnaient souvent au second rôle (percussions, etc.), il a su s’imposer comme musicien de jazz parmi les stars, tout en conservant le patrimoine de notre continent. Manu, c’est un symbole d’ouverture, de maturité et d’écriture. Il fait partie des aînés qui m’ont donné la foi de persévérer. Son jeu m’a influencé. Nous avons joué ensemble. Je l’ai convié dans mes Jam Sahel, au gré de mon hommage à Mandela… Nous échangeons énormément, sur la politique, la spiritualité. Il y a une énorme complicité. Entre nous, c’est le cœur qui parle…"

Le cœur africain 
Là encore, sur scène, le cœur parlait entre les deux. L’âme de Manu s’adressait aussi à l’Afrique, comme lors de sa reprise bluesy, intimiste, du tube de Miriam Makeba, Malaïka, portée par la voix gracile et charnelle de Céline Cheynut. Et puis, en toute fin du concert, un riff sauvage, torride, mondialement connu, a surgi du sax’. Soul Makossa, bien sûr, l’hymne interplanétaire, revisité et sans une ride.

Le public, un brin guindé, s’est finalement levé pour esquisser quelques pas de danse, aussi intimidés qu’irrépressibles. Ce soir-là, les statues, les dorures, les moulures, les miroirs communièrent avec les assauts magiques d’une musique joyeuse, spirituelle, aussi ancrée historiquement qu’étonnamment vivante.
Par Anne-Laure Lemancel

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