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jeudi 9 mai 2013

"Impossible de grandir", un regard constructif sur le passé de Fatou Diome.

RTBF 
Rencontres Littéraires 
23 /04/ 2013

"Le livre raconte la difficulté de trouver sa vraie vie. Surtout lorsque l’on a été une enfant inquiétée par les adultes, et qui a eu du mal à accepter sa vie". Chez Flammarion. 

Fatou Diome - gillesparis.com 

Salie votre personnage, est dans l’impossibilité d’accepter une invitation chez des amis, pourquoi ? 
Salie s’est souvent sentie en trop dans la vie des autres. C’est une enfant qu’on appelle " illégitime ", donc elle a toujours appris à prendre le moins de place possible. Elle est discrète et elle refuse d’évoquer sa famille. Aller chez les autres, c’est prendre le risque de devoir répondre à des questions, sur la famille. C’est parfois un sujet délicat; c’est ce que fuit Salie. 


Illégitime, c’est un mot que les grands parents de votre personnage refusaient d’entendre, je pense ? 
Mes grands-parents m’ont appris que toutes les vies étaient légitimes, parce que les enfants ne demandent pas à naître d’une manière plutôt que d’une autre. Le livre veut aussi dénoncer la manière dont on fait payer aux enfants, des fautes que l’on reproche aux adultes. Elle n’est pour rien dans la manière dont elle est née, mais cette naissance-là est devenue le fardeau de sa vie. 

Ce qui permet à Salie de faire le point sur sa vie, c’est la petite fille qui vit à ses côtés, comme un double ? 
Oui c’est aussi le personnage qui se souvient des grands-parents, et c’est l’enfant en elle, qui n’a pas oublié les leçons et la sagesse des grands-parents. Ils lui apprenaient à rester debout, elle qui était dans la vie; et à ne pas vivre sous le poids de la culpabilité, qui de surcroît n’était pas la sienne. 
Donc cette enfant revient souvent, pour rappeler à l’adulte qu’elle n’a pas forcément l’obligation de rentrer dans un moule. Ok elle ne correspond pas aux critères d’une famille normale, mais elle doit imposer son histoire, et vivre avec elle. 

Ces deux grands-parents que l’on côtoie dans le livre, sont extraordinaires, et uniques ? 
Je vous assure si vous allez au village, vous entendrez qu’il ne s’est pas occupé que de moi. C’est quelqu’un qui croyait en l’être humain ; un humaniste convaincu qui n’aimait pas le sentiment d’injustice. Qui n’aimait pas la maltraitance, ni la violence faite aux autres. Il a toujours fait ce qu’il pouvait pour rendre justice. 

"Impossible de grandir" de fatou Diome, 
chez Flammarion - gilleparis.com 

Comment explique-t-on la violence que les enfants rencontrent, lorsqu’ils vont en vacances à la ville. Et dont vous avez honte? 
J’avais moins honte, que l’envie de protéger mes grands-parents. Je n’avais pas envie de leur faire mal, et leur raconter quelque chose de douloureux, c’était leur faire mal. Pour l’histoire, je suis comme beaucoup d’autres, invitée en ville par une tante pour les vacances. Et si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que rien n’a changé. Aujourd’hui encore, quand on vit dans un petit village ou sur une île, les parents aiment garder des liens avec la famille. Et c’est tout-à-fait naturel pour eux, de laisser leurs enfants partir à la ville pour passer des vacances chez une tante, un oncle ou un cousin. Le problème c’est que dès votre arrivée en ville, vous êtes transformée en domestique. Les petites campagnardes viennent remplacer les grandes bonnes, et elle n’en ont pas la force. Elles sont complètement démolies, épuisées et frappées en permanence. Les parents eux, pensent offrir un atout à leurs enfants. Ils pensent qu’ils vont parfaire leur éducation et s’ouvrir sur le monde. Ils sont dans cette beauté et ce rêve-là, et c’est une manière de nourrir des liens familiaux. Mais ce rapport est complètement dévoyé par l’économie. Une bonne à tout faire en ville, ça coûte cher, et réduire au statut de domestique, une nièce de la campagne, c’est économique. Mais ce que je critique encore plus, c’est l’hypocrisie sociale ; parce que ces dames de la ville prétendent rendre service. Et les petites gamines deviennent des bêtes de somme. 

Quelle est cette barre d’amande que vous mangez avec des galettes de riz ? 
C’est une gourmandise que j’aime prendre au petit déjeuner, ou quand je finis d’écrire. Parce que j’écris la nuit, et quand j’ai un coup de fatigue, je mange une galette de riz qui n’est pas très calorique. Et puis ma barre d’amande, sucrée et énergisante. J’ai découvert cela en Europe, avec justement un gâteau alsacien qui s’appelle le Kouglof. Et sur le Kouglof il y a des amandes grillées. Mais comme je ne supporte pas le gluten dans le Kouglof, je mange des galettes de riz. Et pour ne pas renoncer aux amandes, il y a la barre d’amande. C’est la gourmandise qui me trahit. C’est délicieux, il faut essayer je vous assure.
Christine Pinchart 

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