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lundi 13 mai 2013

Chéri Samba, le grand maître de la peinture populaire

http://www.slateafrique.com
29/04/2013

Chéri Samba représenté par Chéri Samba © C. Samba - Vuitton Travel Book  

L’artiste congolais signe un Travel Book dans lequel il dévoile sa vision de Paris. Rencontre.
Chéri Samba est un homme passionné. Passionné et intarissable, lorsqu’il s’agit d’évoquer son travail et sa vie. Il raconte tout, souvent jusque dans les moindres détails, avec force gestes et de grands éclats de rire.

Lorsqu’il nous reçoit à Paris, dans les bureaux de son agent, le galeriste André Magnin, Chéri Samba annonce tout de suite la couleur: son travail et sa vie sont une seule et même chose. Dans une longue évocation de ses nombreux séjours dans la capitale française, il donne aussi le ton: ce qui l’intéresse c’est de redonner de la couleur à la vie, sans pour autant rien dénaturer, sans travestir la réalité. 

Toute la magie de cet artiste congolais se trouve dans ce jeu d’équilibriste. Une subtilité qu’il semble avoir voulu mettre en avant dans l’ouvrage qu’il signe pour la toute nouvelle collection de carnets de voyage de Louis Vuitton. Le travel book intitulé Paris par Chéri Samba retrace les déambulations du peintre à travers les rues et les quartiers de Paris. 

Dans ce livre, Chéri Samba raconte les mystères parisiens avec humour, et parfois avec un certain sarcasme. Il peint la ville telle qu’il la voit et telle que les Congolais et les Africains qui ne la connaissent pas peuvent l’imaginer. 

Drôlerie et rêverie 
Résultat, des couleurs vives et chatoyantes, lumières et zones d’ombres, drôlerie et incompréhensions, admiration et étonnement se dégagent de la centaine de séquences réalisées par le peintre dans la trentaine de quartiers de Paris et ses environ qu’il a visités… 

Ceux les plus courus par les touristes comme les Champs-Elysées, Montmartre, le Trocadéro ou le Louvre. Ceux qui ne manquent pas non plus d’attrait comme le canal saint Martin ou le parc Montsouris ou encore le quartier d’affaires de la Défense. 
«J’ai voulu montrer ce que Paris avait de plus beau, mais aussi de plus secret. J’ai voulu raconter la ville à ma façon, avec ma liberté et mes a priori, confie l’artiste qui ne découvre pourtant pas la Ville lumière. J’ai fait ce carnet avec l’esprit de quelqu’un qui vient à Paris pour la première fois.» 
Paris, pont des arts © Chéri Samba - Vuitton Travel Book 

«Ce que j’ai constaté, en me baladant à travers les quartiers de Paris et aussi dans le métro, c’est que la peur de l’autre, de la différence, qui pousse quelques fois au racisme, est toujours présente», regrette celui dont le travail artistique s’est toujours confondu avec la satire sociale et un engagement politique certain. 
C’est d’ailleurs cette liberté de ton et l’audace qu’il met à décrire des situations que l’on a souvent vite fait de taire qu’il acquiert une dimension internationale.

Liberté et inventivité
C’est lors de l’exposition «Les magiciens de la Terre», en 1989, au Centre Pompidou, à Paris, où il fait sensation, que Chéri Samba rentre dans le saint des saints de l’art contemporain. Sur le continent, le public l’érige en héros et les collectionneurs occidentaux se l’arrachent, il devient vite l’un des «trésors» d’André Magnin. Chéri Samba finira lui-même par se voir davantage comme un «peintre universel» que comme un «artiste de Kinshasa».

Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, où il débarque en 1972, venant de son lointain village de Kinto M’vuila, pour travailler comme peintre d’enseignes publicitaires. Il n’a que 16 ans.

Chéri Samba raconte:
«Je suis un autodidacte, je ne suis pas du tout un intellectuel. D’ailleurs il me faut toujours du temps pour arriver à lire, je suis lent. Alors, pour gagner du temps, j’invente sans cesse des astuces. C’est aussi ce qui m’a amené à la peinture.» 
On apprendra aussi que c’est cela qui l’a conduit à inventer cette technique particulière de raconter ce qu’il peint. La peinture de cet artiste de 57 ans est une peinture à textes.
«J’en suis arrivé à l’idée que le tableau à lui seul ne peut pas suffire. Et puis ce que j’écris n’est pas forcément ce que l'on voit dans l’image», prévient-il encore
Mais ceci est une particularité qui s’ajoute à une autre. Chéri Samba se met en scène dans toutes ses peintures, c’est sa touche, sa patte. Narcissime? L’artiste soutient que non:
«Tout ça part d’un malentendu. J’avais mis en scène un personnage qui s’est avéré très ressemblant avec la réalité. Et j’ai eu de nombreuses complications à cause de cela. J’ai donc dû me résoudre à me représenter, moi. Au moins comme cela, j’évitais les ennuis. Et c’est resté.» 
Bouquinistes, Notre-Dame © Chéri Samba - Vuitton Travel Book 

Malentendus et désagréments
A l’entendre, ce serait donc pour mieux se protéger qu’il aurait commencé à se mettre en avant dans ses toiles. Ainsi le retrouve-t-on dans de nombreuses pages de l’ouvrage "Paris par Chéri Samba". Il s’y met en scène de la première page à la dernière et dévoile un pan de son intimité.

Ses premiers pas en France, les désagréments de son séjour à Paris, les nombreux moments de bonheur, ses rencontres. Il raconte aussi ses débuts à Kin’, où il ouvre un atelier dès 1976 et où, de 1977 à 1981, il décore un grand hôtel de la capitale de son pays.

Lorsque nous le rencontrons, il revient aussi sur ses rapports tumultueux avec le régime de l’ex-président Mobutu Sese Seko. Chéri Samba a été arrêté à deux reprises pour ses prises de positions tranchées et sa dénonciation de la corruption et de l’injustice sociale.

Autant de thèmes qui reviennent dans son œuvre ainsi que le récit de la vie quotidienne dans son pays. Car Chéri Samba, c’est la fantaisie dans le style, l’audace dans le ton et la provocation dans les formes qu’il donne à découvrir au public.

Raoul Mbog


Louis Vuitton publie les Travel Books, une approche singulière du carnet de voyage. Au croisement des cultures, artistes confirmés et jeunes talents dessinent le portrait de villes ou de destinations lointaines. 
Quatre titres inaugurent cette collection : 

  • Paris par le congolais Chéri Samba, 
  • l’Ile de Pâques par l‘américain Daniel Arsham, 
  • New York par le français Jean-Philippe Delhomme et 
  • Londres par la japonaise Natsko Seki. 

Chacun a eu carte blanche pour la réalisation de ses dessins, choisissant librement son mode d’expression : l’illustration, la peinture, le collage, l’art contemporain, la bande-dessinée... 

Chéri Samba est né au Congo en 1956. Il découvre le dessin très jeune, en jouant avec des bâtons dans le sable, puis en griffonnant ses cahiers d’écolier. 
Sa maîtrise du trait lui vaut rapidement la reconnaissance de son entourage, pour qui il imite des bandes dessinées humoristiques, ou imagine l’emblème de l’équipe de football locale. 
Rêvant d’ailleurs et d’autres destins, il s’enfuit à Kinshasa en 1972, où il gagne sa vie en réalisant des peintures d’enseignes publicitaires. Il assiste les maîtres des rues d’alors qui lui apprennent la peinture en lettres ou la reproduction d’illustrations en grand format. 
Tout en couvrant les murs de ses réclames figuratives, il réalise des bandes dessinées pour sa propre revue, Bilenge Info, et les transpose progressivement sur la toile. 
Cette migration du support donne naissance à ses premières peintures « à bulles ». 

En 1975, il vole enfin de ses propres ailes et ouvre son atelier à Kinshasa, sur l’avenue Kasa Vubu. 

Son travail s’imprègne des faits de société qui l’entourent, ce qui suscitera l’intérêt, dès 1982, du magazine français Actuel pour qui il dessinera sa vision personnelle de Paris à travers plusieurs illustrations, dont la piquante ASSEDIC ANPE. 

Au-delà des scènes de moeurs, Chéri Samba évoque les questions universelles que sont la maladie, les inégalités, le pouvoir, la corruption, la jalousie, la sexualité ou l’actualité internationale. 

À ses débuts, ne disposant pas d’espace d’exposition suffisamment vaste, il choisit de présenter son travail sur les façades de son atelier. 
L’initiative est à l’origine d’embouteillages mémorables dans les rues de Kinshasa, mais aussi de réactions hostiles de la part des autorités, qui se sentent visées par ses satires illustrées. 
C’est à partir de cet instant, à la fin des années 1980, que l’artiste décide de se représenter aussi dans ses mises en scène, à la manière d’un commentateur personnifié. 

Chéri Samba exploite toujours la même palette, vive, riche et contrastée, n’hésitant pas à adoucir la dureté du propos en l’ornant de paillettes. La forme se veut séduisante, quel que soit le fond. Ses peintures jouissent d’une grande popularité locale, et Chéri Samba est aujourd’hui devenu un emblème de Kinshasa, où il vit et travaille toujours. 

Au-delà de ses interventions urbaines, Chéri Samba présente fréquemment son travail dans le monde, grâce au soutien du commissaire d’exposition André Magnin. 
L’exposition collective « Magiciens de la Terre » (1989), au Centre Pompidou et à la Grande Halle de la Villette, a ainsi ouvert les yeux de l’Europe sur sa « peinture populaire » tel qu’il la désigne lui-même. Elle sera suivie par de nombreux autres projets, dont certains aux côtés de Jean Pigozzi, de la Fondation Cartier ou du musée Guggenheim. 

Chéri Samba est devenu, au fil du temps, un acteur incontournable de la scène artistique contemporaine. 
© Louis Vuitton - Samba Chéri.

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