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mercredi 31 octobre 2012

Le nouveau design et la culture en Afrique

Design en Afrique. S’asseoir, se coucher et rêver. Exposition au Musée Dapper, Paris, 
jusqu’au 14 juillet 2013. 

RFI 
29/10/2012 
par Siegfried Forster


Alassane Drabo : Cadre d’union (Burkina Faso), 2005
Bois et métal. H. : 157 cm
Collection de la Biennale d’art africain contemporain, Dakar.
Exposé dans "Design en Afrique" au musée Dapper, Paris.
ARCHIVES MUSÉE DAPPER ET DOMINIQUE COHAS


Un tabouret XXL pour des gens obèses, un fauteuil « Mobutu », un siège d’après la mosquée de Jingereber à Tombouctou, une chaise fabriquée avec des conserves écrasées ou une armoire conçue à partir des tubes galvanisés et de fûts de pétrole… quelques créations originales de designers africains exposées jusqu’au 14 juillet 2013 au musée Dapper à Paris. Le design en Afrique réunit une centaine de pièces et dévoile d’une manière inédite la relation complexe entre le nouveau design et la culture en Afrique. 

Slim bed, c’est une création de Kossi Assou. Un lit, constitué d’une tôle, avec un rondin qui sert d’appui-tête et une roue pour le déplacer avec un poignet. Devant ce design d’une pureté absolue, il y a une émotion qui surgit. Après ce premier moment de fascination apparaît le sentiment d’une hésitation. On n’ose pas s’approcher ce meuble qui ressemble fortement à une sculpture dotée d’une haute dose esthétique. Et pourtant, aucune connotation religieuse habite le meuble, la référence à une tradition est palpable, mais reste invisible.





Kossi Assou, designer togolais 

29/10/2012
par Siegfried Forster 

Bienvenue dans l’univers du design en Afrique.
« Je me réclame de mes racines, de cette filiation. Je suis héritier d’une culture dont je fais une relecture pour proposer des objets pour aujourd’hui et pour demain, souligne ce designer, né en 1958 en Côte d’Ivoire et qui vit au Togo. Oui, la symbolique peut exister. La dimension mystico-spirituelle des objets traditionnels occupe une place importante dans ce que je propose. Parce que quoi qu’on dise, le lit, le tabouret, tout mobilier qui existe dans la cour africaine, dans l’espace de vie en Afrique, a une dimension mystico-spirituelle. Je tiens à préserver cela. Même si cela n’est pas la première préoccupation pour ces objets, ils restent fortement inspirés par ces fonctions traditionnelles. »

Où s’arrête la sculpture ? Où commence le design ? 
« Dès le moment où ces objets ont pour fonction de répondre aux besoins de l’homme, il y a une rupture qui se fait avec la sculpture qui est beaucoup plus liée à l’esthétique », précise Kossi Assou qui avait reçu la prestigieuse désignation honorifique de « Trésor humain vivant » par l’Unesco. Faut-il sortir de la tradition pour arriver au design ? « Je ne me base pas sur la culture africaine pour créer, souligne l’artisan-designer sénégalais Ousmane Mbaye, né en 1975. Certes, je suis Africain, j’ai une âme africaine en moi, mais je me base sur mes besoins, sur des critères de ce que j’ai envie et je n’ai pas d’identité ni de repères traditionnels. Je fais ce qui me plaît et je m’exprime à ma façon. C’est du mobilier universel. »

Ousmane Mbaye, artisan-designer sénégalais 


 29/10/2012
par Siegfried Forster 

Faut-il quitter ses racines pour réussir dans le design moderne ?
« Non, pas forcément, répond le designer camerounais Jules-Bertrand Wokam, né en 1972 et qui avait remporté, en 2004, le Prix de L'UE de la Sixième Biennale de Dakar. En même temps, je ne cherche pas forcément ces traditions. La tradition est inculquée en moi. J’ai un intérêt à y aller. Je ne me force pas pour y aller. En même temps, j’essaie de garder une ouverture maximale sur le monde. »

Faut-il finir avec le passé pour concevoir le design de demain ?
« Le design, c’est l’innovation, affirme le Malien Cheick Diallo qui vit en France et travaille à Bamako. L’architecte-designer, fondateur de l'ADA (Association des Designers Africains), a été primé en 2006 et 2007 le 1er prix du SIDIM (Salon international du design intérieur de Montréal). Faire le design pour la tradition, cela on peut le laisser à l’art traditionnel. Le designer conçoit aujourd’hui les meubles de demain. Même si la référence est traditionnelle, le design doit toujours proposer des nouveaux projets. Pour moi, le design est une prolongation de la vie. » 

L’école du design est dans la rue 
Comme il n’y a pas d’école de design en Afrique, les formations des designers africains sont très diverses et variées. Le Camerounais Jules-Bertrand Wokam admet : « J’ai commencé en faisant une formation jusqu’au bac en génie civil et bâtiment. Puis j’ai été autodidacte. Ensuite j’ai suivi une formation en design aux arts décoratifs à Strasbourg en France. » Ousmane Mbaye était frigoriste de métier : « Les gens m’appelle autodidacte, mais je ne suis pas d’accord, j’ai appris un métier, à manier les outils, à souder. Je le transforme en créant des meubles, donc c’est une école. Et il y a une école de la vie : les gens que je rencontre m’inspirent, en Afrique, en Europe, en Asie, un peu partout. » Cheick Diallo avait découvert le design lors de son cursus de formation en architecture : « Il y avait un certificat qui traitait le design. Je m’y suis inscrit et ce petit certificat qui n'était rien du tout par rapport aux autres matières qu’on faisait en architecture a grandi en moi et m’a poussé à faire encore une autre école du design. J’ai étudié d’abord à Rouen et Paris, après dans la rue de Bamako. » 

Cheick Diallo, designer malien 
 29/10/2012 par Siegfried Forster 




Aujourd’hui, les créations de Cheick Diallo sont primées sur les biennales à l’étranger et ses objets produits en grand nombre se vendent un peu partout dans le monde : Etats-Unis, Angleterre, Allemagne, Afrique du Sud, Mali, France. Les tabourets d’Ousmane Mbaye sont également disponibles dans des grandes boutiques en Japon, aux Etats-Unis, en Espagne, en France, en Belgique et en Sénégal. Les points de ventes de Jean-Bertrand Wokam se limitent pour l’instant au Cameroun, mais à partir de décembre il se déploie aussi en France et sur son site www.julesbw.com. Chez Kossi Assou, les commandes sont directement traitées dans ses ateliers au Togo : « Nous avons cette difficulté de diffusion, de commercialisation de nos objets. Mais cela commence à venir. »

Où est la capitale du design en Afrique ? 
Tous déplorent qu’il n’y ait pas encore une capitale du design en Afrique. « Cela reste à faire » remarque Ousmane Mbaye. « Dakar a été abandonné. Le salon du design là-bas a été arrêté. La capitale du design en Afrique se cherche encore. On ne sait plus où elle est » rigole Jules-Bertrand Wokam. Kossi Assou reste optimiste : « En ce moment, il y a une dynamique. Par exemple, au Togo, j’ai mis en place une sorte de place de réflexion de production et de commercialisation que j’appelle afro-design pour que ce soit un jour un haut lieu du design. » Pour Cheik Diallo, le design en Afrique est clairement en progression : « Il y a des villes en Afrique du Sud où je vais très souvent, par exemple Johannesburg ou Le Cap. Ce sont des lieux où le design est décomplexé. Il y a eu Dakar, la Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, ce sont des lieux où le design se « sent », mais on est encore au stade à l’imposer, à le proposer ou à le définir, alors que maintenant il devrait être dans le processus de mode de consommation de la population. »

Le design, l'art de la dérision ? 
Christiane Falgayrettes-Leveau, 
commissaire de l’exposition 
« Design en Afrique »
29/10/2012 

par Siegfried Forster

Quant à Christiane Falgayrettes-Leveau, directrice du musée Dapper et commissaire de l’exposition, elle confirme que le design occupe aujourd’hui une vraie place créative en Afrique. Par contre le rôle économique et industriel du design reste encore à trouver. « Tout simplement, parce que les habitants des pays africains n’ont pas les moyens, parce que le design reste cher. Les populations ne vont pas s’acheter une chaise de tel ou tel créateur. Les classes aisées oui, mais la bourgeoisie africaine, - à des rares exceptions- n’achète pas du design africain. On est dans le domaine artistique. Cela reste quelque chose qui s’adresse à une élite pour l’acquisition. En revanche, il est important de montrer largement ces créateurs, parce qu’ils manifestent leur culture, leur savoir-faire. Je ne dis pas d’industrie, parce que c’est en Occident qu’on va fabriquer de façon industrielle les sièges ou autre objets du design. De façon générale, c’est plus de la création en série artisanale. Les designers africains s’entourent de menuisiers, de ferronniers, de forgerons, d’artisans qui vont les accompagner dans la réalisation d’un prototype qu’ils ont conçu. » 

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