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dimanche 23 octobre 2011

Exils de Nuruddin Farah

Lu pour vous sur Evene.fr

Après vingt ans d'exil à New York, Jeebleh décide de retourner en Somalie, son pays. Au programme : trouver la tombe de sa mère et aider son ami d'enfance Bile à récupérer Raasta, sa fille enlevée. Mais quand il débarque à Mogadiscio, Jeebleh se rend compte que la situation a radicalement empiré. Les clans ont divisé le pays, les adolescents prennent les gens pour des cibles et les Américains ont la gâchette facile. La tâche de Jeebleh est complexe, d'autant qu'on se méfie de lui. A quel clan appartient-il aujourd' hui ? Dans ce monde chaotique où rien ni personne n'est ce qu'il paraît, où chaque mot peut être une bombe, la petite Raasta, nommée la Protégée, représente l'espoir. Ses mots, sa présence sont le seul réconfort de ce peuple de vautours gouverné par la peur.

La critique [evene] par Audrey Rémond
Nuruddin Farah, l’écrivain errant, n’a de cesse de décrypter la descente aux enfers de sa terre natale, la Somalie, paradis perdu de son enfance… Son dernier roman n’échappe pas à la règle. Ici, l’intrigue se développe autour d’un retour au pays entrepris par Jeebleh, exilé à New York. Dans une ville qui lui est étrangère depuis plus de vingt ans, le protagoniste avance en terrain "miné". ‘Exils’ retrace sa traversée en solitaire et à tâtons de Mogadiscio, où se déploient les couleurs sombres et désolées d’une cité de la mort, en proie à la violence et au chaos. A travers ce personnage tiraillé dans sa chair identitaire, en chemin vers le deuil d’un pays de coeur et de ses racines, Nuruddin Farah nous fait plonger dans les ténèbres d’une guerre civile sans fin, où la duplicité, tapie derrière chaque homme, chaque clan, règne en maître ; où la vérité, fugace et disparate, revêt mille visages… Au gré d’une narration dense et touffue qui confronte tous les points de vue, il délivre son analyse, aussi implacable qu’impitoyable. Dans cet Enfer dantesque revisité à l’ère post-coloniale, personne n’est épargné : ni les Américains impérialistes, ni les milices islamistes folles de Dieu, ni les chefs de guerres armés jusqu’aux dents tirant à vue et à sang. Roman politique à suspense, ‘Exils’ se lit en creux comme le procès littéraire, par contumace, de tous les avides et cupides, nichés dans la corne de l’Afrique, qui se nourrissent de la misère somalienne comme les charognards de la mort… Servis dans une langue riche et poétique, les mots de Farah sont des armes. Celles d’un écrivain en exil qui ne se tait pas.

La revue de [presse] Télérama - Christine Ferniot (21 Avril 2010)
Cette oeuvre est une fable politique mais également la peinture glaciale d'un pays rongé par la violence. Dès les premières pages, la tension est palpable.

Lire - André Clavel (Avril 2010)
'Exils' est à la fois une déclaration de guerre à la violence, une fable politique aux allures de thriller et un document historique implacable. Sous la plume d'un irréductible, que Salman Rushdie a salué comme un ténor des lettres africaines.

Note sur l'auteur - Lu pour vous sur Africultures.com

Né en 1945 à Baidhabo en Somalie, Nuruddin Farah a grandi dans l'Ogaden en Éthiopie; il a étudié en Inde et en Angleterre. Premier écrivain somalien à rompre avec la tradition orale, son œuvre, traduite dans une quinzaine de langues, est considéré comme l'une des plus importantes de l'Afrique contemporaine.
Au cours de sa jeunesse, il a appris le somali, l'amharique, l'arabe, puis l'anglais et l'italien. Entre 1969 et 1972, il a contribué à la mise en place de la transcription du somali selon l'alphabet latin (le somali n'avait, jusque là, d'existence qu'en tant que langue orale).
Il publie son premier roman, From a Crooked Rib, "Née de la cote d'Adam", en 1970, un an après la prise de pouvoir par le général Siyad Barre, qui devint ensuite sa bête noire et dont la politique dictatoriale et autocratique servit de toile de fond à sa première trilogie, publiée entre 1979 et 1983. Après plusieurs années passées à étudier en Inde, en Angleterre et en Italie, il publie, en 1975, un second roman, A Naked Needle, qui lui vaut les foudres du régime et l'oblige à s'exiler définitivement, menacé à mort.
Entre 1975 et 1992, il poursuit une vie d'errance, s'installant tour à tour dans plusieurs pays africains (Kenya, Éthiopie, Gambie, Nigeria) et refusant, comme certains de ses confrères, de s'installer aux États-Unis, où de nombreuses universités l'invitaient pourtant.
Après la chute du dictateur et l'effondrement de l'État somalien, il revint à deux reprises en Somalie, mais toujours en courant de grands risques personnels.
Il a publié deux trilogies romanesques qui constituent, à ce jour, l'essentiel de son œuvre. La première comprend les romans Sweet and Sour Milk (1979), Sardines (1981) et Close Sesame (1983), et évoque les combats d'un groupe clandestin contre la dictature militaire de Siyad Barre. La deuxième, dont le titre général est Blood in the Sun ("Du sang au soleil"), comprend les romans Maps (1986), Gifts (1992) et Secrets (1998).
Il est aussi l'auteur d'un essai fondamental sur la diaspora des années 1990 (Yesterday, Tomorrow, 2000), et de plusieurs pièces de théâtre, jouées mais non publiées. Il a confié en 2003 qu'il ne les ferait paraître qu'une fois qu'elles auraient été jouées à Mogadiscio.
Son œuvre est l'une des plus importantes de l'Afrique anglophone, et même de la littérature de langue anglaise. Son approche de sujets complexes au travers d'une langue habitée, poétique et refusant les conventions romanesques, lui a valu l'estime de la critique et d'un lectorat de plus en plus nombreux. Ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues, et il a obtenu, en 1998, le prestigieux Prix Neustadt.
Son avant-dernier roman publié, Links (2003, édition sud-africaine ; 2004, édition américaine), marque une forme de tournant, dans la mesure où il s'agit d'un récit empruntant ses formes et ses codes au western. Le plus surprenant, sans doute, est la faible part, dans Links, des voix féminines, toujours essentielles dans l'œuvre de Nuruddin Farah, au point même que les éditeurs de son premier roman crurent que l'auteur était réellement, comme la narratrice, une jeune paysanne. De fait, Nuruddin s'est souvent montré très inventif dans son approche des thèmes couramment abordés par les théoriciens des Gender Studies, allant jusqu'à critiquer, dans Maps, les dérives phallogocentriques du nationalisme à travers la métaphore de la menstruation masculine.
Nuruddin Farah est l'auteur de très nombreux articles. Essayiste et polémiste fin, il adopte un style parfois déconcertant et métaphorique, qui ne l'empêche pas de prendre des positions souvent radicales et ne font pas mystère de ses inimitiés.
Depuis trente ans, cet exilé cosmopolite a trouvé refuge dans la littérature ; il dit se sentir à l'aise dans cette langue anglaise qui lui a offert, semble-t-il, gîte et couvert. Le second paradoxe tient au fait que cet écrivain sans lecteurs dans son propre pays jouisse d'une réputation internationale non négligeable. Le récipiendaire du très convoité Neustadt International Prize for Literature de cette année, délivré par la revue World Literature Today de l'université américaine de l'Oklahoma, est également tenu en haute estime par ses collègues écrivains comme Salman Rushdie, Chinua Achebe ou Nadine Gordimer. Ce prix bisannuel, décerné seulement depuis 1970, concurrent sérieux du Prix Nobel (cf. La Quinzaine littéraire, février 1982), récompense pour la première fois un écrivain d'Afrique noire ; et c'est loin d'être une tare, l'unique auteur français distingué restant Francis Ponge en 1974. A cette occasion, Nuruddin Farah avait pour parrain le Kenyan Ngugi Wa Thiongo et pour concurrents Philip Roth, le Haïtien Frankétienne, la romancière anglaise Doris Lessing ou les poètes américains Adrienne Rich ou John Ashbery pour ne citer que quelques noms. C'est Nadine Gordimer qui écrivait justement que Nuruddin Farah est "l'un des interprètes les plus fins de l'expérience troublée du continent africain" tandis que Salman Rushdie renchérissait en signalant qu'il est "l'un des plus fins romanciers africains actuels".

Les premiers romans de Nuruddin Farah sont disponibles en français grâce aux éditions Le Serpent à plumes et à 10/18 en France ainsi que Zoé en Suisse. Dons, son dernier roman paru en France, subtilement traduit par Jacqueline Bardolph, nous plonge dans un Mogadiscio d'avant la belligérance. Malgré les pénuries et les coupures d'électricité, les Somaliens se font fort de vivre en toute sérénité. Ils inventent mille stratagèmes pour trouver les denrées les plus élémentaires, du lait en poudre pour les nourrissons à l'essence pour les taxis collectifs. Mais leurs espoirs, leurs rêves et leur soif de dignité restent intacts : "Contre toute attente, il y avait dans l'air une certaine gaieté. Chacun était prêt à entamer la conversation avec de parfaits inconnus sur n'importe quel sujet, même si la principale préoccupation de tous était la pénurie d'essence et les coupures de courant" (p. 10-11). En tout cas, Nuruddin Farah est là pour éviter les écueils du pathos, du misérabilisme et du pauvre-mais-politiquement-correct, autrement dit la position bien confortable de la victime geignante. Toujours, chez Nuruddin Farah, les êtres gagnent en chair et en profondeur mentale qu'ils écrivent au féminin comme dans certains de ses précédents romans, Née de la côte d'Adam (Hatier, 1987 ; Serpent à plumes, 2000), Territoires (Serpent à plumes, 1995) et Dons ou, gageure non moins exemplaire, qu'il se mette à la place d'un patriarche pieux et asthmatique comme dans Sésame ferme-toi (Zoé, 1997). Partout, on rencontre la même chaleur, la même compassion et la même ironie à l'endroit de tous ses personnages, des plus odieux aux plus vertueux.
Cette note est en grande partie extraite d'un article d'Abdourahman A. Wabéri, ami de Nuruddin Farah et futur préfacier de Une aiguille nue.

• Née de la côte d'Adam. Traduction de G. Jackson. Paris: Hatier, 1987. ISBN 2218075393. J. Bardolph pour l'édition du Serpent à plumes, 2000.
• Du lait aigre-doux. Traduction de C. Surber. Genève: Zoé, 1995. ISBN 2264033223
• Sardines. Traduction de C. Surber. Genève: Zoé, 1996. ISBN 2264033207
• Sésame, ferme-toi. Traduction de C. Surber. Genève: Zoé, 1998. ISBN 2881822819
• Territoires. Traduction de J. Bardolph. Paris: Le Serpent à plumes, 1994.
• Dons. Traduction de J. Bardolph. Paris: Le Serpent à plumes, 1998. ISBN 2842613775
• Secrets. Traduction de J. Bardolph. Paris: Le Serpent à plumes, 1999. ISBN 2842611519
• Née de la côte d'Adam. Traduction de J. Bardolph. Paris: Le Serpent à plumes, "Motifs", 2000. ISBN 2842612183
• Hier, demain. Voix et témoignages de la diaspora somalienne. Traduction de G. Cingal. Paris: Le Serpent à plumes, 2001. ISBN 2842612779
• Liens, à paraître en 2007 (Seuil)
• Une aiguille nue, 20 avril 2007, L'Or des fous éditeur, France.
Collection Terres d'écritures n°2
L'Or des fous éditeur, Nyons, 256 p., 20 euros ttc, ISBN : 978-2-915995-07-7 (14,5 x 22cm)
Roman inédit en français
Traduction de l'anglais par Catherine Pierre-Bon
préface de Abdourahman A. Waberi

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